Inspirée par la planète Mars et sa chromatique de poussières rouges et orangées, la table se transforme en un paysage comestible : tartinables, légumes rôtis, pickles, aromates, chips et fleurs se déploient comme un jardin horizontal, traversé par des brochettes dressées en verticalité. Certains aliments sont suspendus dans l’air, flottant comme en apesanteur. La présence de piquant, de fumée et de textures contrastées renforce cette atmosphère à la fois festive et inquiétante.

Le public est invité à composer lui-même son assiette et à se déplacer ou s’asseoir dans ce paysage comestible. Entre fragments suspendus et nappes tie and dye, tissus récupérés, fumée et lumières artificielles, le projet fait écho au poème I Am Vertical de Sylvia Plath : la tension entre verticalité et horizontalité, entre isolement et ancrage, se rejoue ici dans la matière alimentaire. Dystopie, oscillant entre mélancolie et désir d’unité avec la terre : la fête ou la fin du monde ?

Benjamin Datowski, artiste multidisciplinaire formé aux Beaux-Arts de Bordeaux et d’Athènes, explore les porosités entre arts visuels et cuisine méditerranéenne. Sa pratique culinaire, envisagée comme mémoire incarnée, devient matière première d’une archéologie intime. Brute et indocile, sa cuisine témoigne de vulnérabilités, de résistances et d’imaginaires partagés.

@enfantindigo_o

Régis Biellmann, chef autodidacte installé à Bruxelles, déploie une cuisine enracinée dans son territoire et attentive aux cycles du vivant. Nourrie par la saisonnalité, la provenance et la qualité des produits, sa pratique culinaire s’ouvre aussi à la scène artistique, à travers des performances où la nourriture devient support de partage et d’expression.

@regis_bili