
L’installation GOBO GOBO HEY ! présente une variation sur le thème des gobos.
Un gobo est un terme technique utilisé par les éclairagistes pour désigner une pièce de métal perforée qui laisse passer la lumière d’un projecteur et permet de projeter un motif. Sur ce modèle, Cécile Babiole propose de réaliser des gobos en plexiglas à l’aide d’une découpeuse laser et de les projeter grâce à une série de projecteurs diapos. Le dispositif de projection à grande échelle révèle la violence du processus de fabrication : il apparaît clairement que le laser chauffe la matière plastique, la déforme, la brûle, la fait fondre, couler, noircir. Selon la vitesse du rayon, la matière est effleurée ou perforée. Le résultat graphique ressemble plus à une écriture manuelle à la plume avec pleins et déliés, voire à des graffitis à la bombe qu’au produit d’une machine de l’ère numérique. Les motifs gravés sont issus du monde musical, ce sont des représentations graphiques de sons, éléments de partition, formes d’ondes, révélées par la vibration lumineuse qui les traverse.
Le titre est un clin d’œil à la culture punk de la fin des années 70 et traduit le caractère "rentre dedans" de la machine ("Gaba gaba hey !" était le cri de ralliement des Ramones, premier groupe punk rock américain et de leur fans).

Cécile Babiole est une artiste active dès les années 80, dans le champ musical d’abord, puis dans les arts électroniques et numériques. Elle associe dans ses créations arts visuels et sonores au travers d’installations et de performances qui interrogent avec singularité et ironie les technologies.
Ses travaux récents s’intéressent à la langue (écrite et orale), à sa transmission, ses dysfonctionnements, sa lecture, sa traduction, ses manipulations (Copy that, Conversation au fil de l’eau, Leçon de vocabulaire, Spell, Disfluences, Copies non conformes, Les voix suspendues, etc).
En 2016, Elle cofonde le collectif Roberte la Rousse, groupe cyberféministe qui travaille sur les thématiques croisées langue, genre et technologie sous la forme de performances et de publications (Wikifémia).
Ses dernières recherches l’amènent à examiner le caractère algorithmique du tissage avec son projet de tissage sonore Loops of the loom.
Son travail est exposé internationalement : Centre Pompidou, Gaîté Lyrique – Paris, IMAL – Bruxelles, Mutek, Elektra – Montréal, Fact – Liverpool, MAL – Lima, NAMOC – Beijing, … et distingué par de nombreux prix et bourses : Ars Electronica, Locarno, prix SCAM, Bourse Pierre Schaeffer, bourse Villa Médicis hors les murs, Transmediale Berlin, Stuttgart Expanded Media Festival…