
HEXEN 2.0 explore l’histoire des recherches scientifiques derrière les programmes gouvernementaux de contrôle des masses, tout en enquêtant sur des histoires parallèles issues des mouvements contre-culturels et populaires. Le projet trace, dans le cadre des impératifs gouvernementaux et militaires américains d’après-guerre, la convergence des sciences dures et des sciences humaines à travers le développement de la cybernétique, l’histoire d’Internet, l’émergence du Web 2.0 et l’intensification de la collecte de données, en interrogeant les implications de ces évolutions sur les futurs systèmes de manipulation sociale vers une société de contrôle.
HEXEN 2.0 s’intéresse en particulier aux participants des conférences fondatrices Macy (1946–1953), dont l’objectif principal était d’établir les bases d’une science générale du fonctionnement de l’esprit humain. Le projet examine en parallèle les réponses philosophiques, littéraires et politiques aux progrès technologiques, en abordant notamment l’anarcho-primitivisme et le post-gauchisme, Theodore Kaczynski/le Unabomber, le Technogaïanisme et le Transhumanisme, tout en retraçant des idées précurseures chez Thoreau, Warren, Heidegger ou Adorno, en lien avec les visions utopiques et dystopiques issues de la science-fiction littéraire et cinématographique.
Basé sur des faits, des figures historiques, des récits scientifiques et des projections futures, et composé de diagrammes alchimiques, d’un jeu de tarot, d’œuvres mêlant photographie et texte, d’une vidéo et d’un site internet, HEXEN 2.0 propose un espace dans lequel ces œuvres deviennent des outils permettant d’imaginer d’éventuels futurs alternatifs.

Suzanne Treister est née en 1958. Elle vit et travaille entre Londres et les Pyrénées. Pionnière dans le domaine des nouveaux médias depuis 1989, Suzanne Treister travaille sur la frontière perméable qui sépare les limites de la recherche scientifique des révélations mystiques. Ses projets, qui s’étendent souvent sur plusieurs années, interrogent la relation entre les technologies émergentes, la société et les systèmes de croyance alternatifs pour suggérer des forces invisibles qui façonnent notre réalité actuelle et ont des implications pour l’avenir que nous commençons à peine à comprendre.
Ses œuvres ont été présentées dans de nombreuses institutions, notamment à la Tate Modern (Royaume-Uni, 2024), à la 14e Biennale de Shanghai (Chine, 2023), au High Line (New York, États-Unis, 2022), à la Serpentine Galleries (Royaume- Uni, 2019), au Centre Pompidou (France, 2015) et La commande artistique Garonne (Bordeaux, France, 2013-2022).